Ma vision du voyageur.

Nous n’avons pas de la chance de voyager, nous l’avons choisi. Nous n’avons pas investi dans une maison, une voiture. Nous avons quitté boulot, sécurité, confort, famille, amis, amour. Nous ne sommes plus que nous-mêmes, avec quelques pesos pour vivre tous les jours quelque chose de différent.

Prendre la décision de partir n’est pas simple comme tous les choix que nous devons faire.

Tout au long du voyage, le doute s’installe, la fatigue, le manque des proches, il y a des jours comme lorsque l’on est en France où on n’a plus envie, puis on trouve quelque chose à faire, à voir, qui nous motive, alors on continue d’avancer, avec notre maison sur le dos.

Il y a des jours où on se sentirait bien entourés de nos proches , loin des yeux plus près du cœur, à distance l’amour pour ceux qui nous entourent tous les jours est doublé, loin de la routine du quotidien on prend conscience combien ces personnes qui sont d’habitude tous les jours autour de nous sont si importantes.

C’est aussi pour ça qu’on part , pour se rendre compte du bonheur qu’on a déjà, le voyage permet de se remettre en question, d’arrêter de se comparer aux autres, de ne penser que par soi-même, de savoir ce dont on a vraiment envie, loin de tout, de toutes ces obligations que le système nous impose.

On puise toutes les bonnes énergies, pour faire des bilans, avancer, on fait un peu notre propre psychanalyse. On s’ouvre au monde, aux autres, et toutes les difficultés rencontrées sur la route nous aideront à positiver dans notre futur. On oublie pas tous nos problèmes pendant le voyage, on les guérit autrement , on prend du temps pour soi, on pense, on écrit, on lit, on se questionne. On y fait abstraction en découvrant de nouvelles choses, en s’émerveillant de la beauté de la nature, de la gentillesse des personnes rencontrées. On prend le temps de se poser pour faire ce que l’on aime, pour réfléchir à ceux qu’on veut pour l’avenir, plutôt que de suivre vite fait le chemin sensé être tracé.

Nous avons envie de choisir notre avenir, nous ne voulons pas qu’on nous l’impose, nous ne voulons pas rentrer dans des cases, nous voulons vivre pour ceux qui ne sont plus là, nous ne voulons pas faire comme tout le monde. Nous ne sommes pas utopiques, nous pensons juste que nous pouvons choisir notre vie, les seules choses contre lesquelles nous ne pouvons pas vaincre sont : la maladie et la mort. Alors en attendant j’ai plein de choses à vivre, à partager sans jamais oublier ceux que j’aime.